Comment réduire de 25% la mortalité par cancer du sein ?

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Comment réduire de 25% la mortalité par cancer du sein ?

C'est très simple, il suffit de participer au dépistage organisé du cancer du sein. Une seule réserve, le taux de participation doit être suffisant, soit de 70% minimum. En effet, cet objectif ne peut être atteint qu'avec des mammographies de qualité…

En France, coexistent deux systèmes : le dépistage individuel et le dépistage organisé. Si on ne peut nier les services rendus par le premier, en revanche, son coût pour la collectivité et la difficulté d'en évaluer précisément le bénéfice en termes de santé publique, conduisent les pouvoirs publics à insister davantage sur le dépistage organisé.

Celui-ci respecte une haute exigence de qualité :
· le matériel est conforme à des normes strictes et soumis à des contrôles réguliers par l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) ;
· les radiologues justifient d'au moins 500 mammographies lues par an ;
· une relecture des clichées négatifs ou bénins par un radiologue expert est systématique : 8% de l'ensemble des cancers sont détectés grâce à cette seconde lecture. Seul le dépistage organisé permet cette seconde lecture selon des critères précisément établis. Les seconds lecteurs ont reçu une formation spécifique et s'engagent à lire environ 2.000 mammographies par an.

En pratique, tous les deux ans, les femmes âgées de 50 à 74 ans reçoivent un courrier personnalisé les invitant à un examen clinique des seins et à pratiquer une mammographie (deux incidences : face et oblique). Cet examen est pris en charge à 100% et est à effectuer chez le radiologue choisi parmi une liste de spécialistes agréés en raison de leur expérience. Un bilan diagnostic est pratiqué en cas d'anomalie. Le médecin traitant et/ou le gynécologue sont alors prévenus et assurent généralement le suivi.




Quels sont les freins au dépistage ?

Une enquête de l'Institut national du cancer (INCa) menée en partenariat avec Ipsos santé apporte des éléments intéressants.
Le cancer continue à faire peur, notamment aux femmes qui ne se sont jamais fait dépister. Réaliser un tel examen, c'est déjà entrevoir l'éventualité de la maladie, laquelle est perçue comme une fatalité. Or le dépistage suppose d'envisager une autre relation à la médecine et une attention accrue à son corps pour accepter de le soumettre régulièrement à des examens en dehors de tout signe alarmant. Mais le cancer du sein est un triple symbole : il est lié à la féminité, à la sexualité et à la maternité. Qu'il s'agisse, selon le vocabulaire médical, de la palpation ou de la mammographie, ces examens sont perçus comme désagréables, voire douloureux, et relevant de l'impudeur.
Deuxième constat, d'une manière générale, les femmes font preuve de méfiance à l'égard des démarches collectives jugées dévalorisantes. Elles tendent à rejeter les termes de « dépistage de masse » ou de « dépistage organisé » et pensent qu'ils sont adaptés aux personnes qui n'ont pas de suivi, et de par leur gratuité, aux femmes défavorisées.

C'est ainsi qu'à partir du 9 janvier 2006 sera lancée une campagne incitant les femmes de 50 à 74 ans à participer au dépistage organisé du cancer du sein en valorisant ses aspects qualitatifs : « Pour sa mammographie, cette femme a choisi les professionnels en qui elle a totalement confiance », « … cette femme a décidé de faire appel à deux radiologues plutôt qu'un », « … cette femme a choisi d'être suivie par les meilleurs spécialistes ».

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