Ménopause : rebondissement dans l'affaire du THS
Le traitement hormonal substitutif de la ménopause n'augmente pas le risque cardiovasculaire comme annoncé par la grande étude américaine dénommée WHI. Encore mieux, il le diminue, à condition de l'instaurer juste après la ménopause.
Ménopause et étude WHI
En 2002, les résultats de la grande étude américaine WHI (Women's Health Initiative) ont jeté un fort discrédit sur le traitement hormonal de la ménopause (THS) en montrant une augmentation du risque cardiovasculaire chez les femmes traitées. En conséquence, les autorités de santé ont émis des recommandations restreignant les prescriptions des THS.
Toutefois, nombre d'experts ont émis des objections quant aux résultats américains, précisant notamment que cette étude avait porté sur une population de femmes d'âge élevé (63 ans en moyenne), qui de surcroît étaient traitées avec des produits peu employés en France.
Effet cardiovasculaire protecteur en début de ménopause
Les études se poursuivent et de nouveaux résultats viennent d'être publiés. Entre autres un essai ayant porté sur plus de 70.000 femmes suivies depuis une vingtaine d'années. Inversement, un effet protecteur cardiovasculaire du THS est observé. Mais ce bénéfice s'exprime à la condition d'être débuté peu après la ménopause. Il existerait donc ce que l'on appelle une «fenêtre d'intervention» : les effets du THS sur le risque cardiovasculaire seraient fonction du moment de l'initiation.
Cette hypothèse est confirmée par une autre étude montrant moins d'accidents coronariens chez les femmes de moins de 60 ans recevant des estrogènes seules, et inversement, plus d'accidents au-delà de 70 ans.
Selon l'Association française pour l'étude de la ménopause, les estrogènes auraient un rôle préventif en tout début de ménopause, lorsque les plaques d'athérome (dépôt de cholesterol dans la paroi des artères obbstruant ces dernières) ne sont pas encore développées. Inversement, en cas de THS instauré tardivement, ils déstabiliseraient les plaques d'athérome déjà constituées, favorisant ainsi la survenue d'accidents cardiovasculaires.
Qu’en est-il du risque de cancer du sein ?
Rappelons que l'étude WHI avait également annoncé une augmentation du risque de cancer du sein chez les femmes traitées. Depuis, une étude française (E3N) a infirmé ce phénomène, en montrant que l'association estradiol et progestérone naturelle micronisée n'accroît pas ce risque, même au-delà de 6 années de traitement.
En conclusion, il convient de reconsidérer complètement le THS au vu de cette dernière étude : le traitement hormonal substitutif est globalement bénéfique à deux conditions :
· être débuté dès le début de la ménopause ;
· ne faire appel qu'à de la progestérone naturelle.
Cela vaut vraiment le coup d'en parler avec votre gynécologue !
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