La déprime fait grossir les femmes

Actualité culinaire d'algérie

La déprime fait grossir les femmes

Surpoids, coups de blues, obésité, dépression... Idées noires et kilos superflus envahissent nos sociétés modernes. Une étude française vient aujourd’hui préciser les liens entre ces deux fléaux. Et selon les résultats, la déprime fait grossir les femmes... mais pas les hommes !

Sao Paulo, le congrès mondial sur l’obésité réunit les spécialistes mondiaux de cette maladie. Et cette année, les études françaises sont à l’honneur en particulier grâce à "Fleurbaix Laventie Ville santé", une étude de santé publique véritablement exceptionnelle.

Un laboratoire à ciel ouvert

Depuis 10 ans, les habitants de deux villes du Nord de la France - Fleurbaix et Laventie - participent à une étude de santé publique associant médecins, chercheurs, élus et enseignants. Dans cette région particulièrement touchée par le surpoids et l’obésité, ce sont au total 6 666 habitants qui participent à ce projet découpé en trois étapes :

Evaluer l’information nutritionnelle dans les écoles dans la modification des habitudes alimentaires des enfants mais aussi de leur famille (1992-1997) ;
Comprendre les déterminants de la prise de poids (1998-2002) ;
Etudier l’impact d’interventions environnementales afin de valider des démarches de prévention et de prise en charge de l’obésité au niveau de la population (2002-2006).
Dans le cadre de "Fleurbaix Laventie Ville Santé II", l’analyse de tous les facteurs influençant la prise de poids a inclus les comportements alimentaires, l’activité physique, les facteurs biologiques, hormonaux et génétiques, au niveau individuel et familial. Des facteurs moins évidents ont également été passés au crible parmi lesquels la dépression.

Les femmes en ont gros sur le coeur… et les hanches
Quels sont les liens entre déprime et obésité ? De nombreuses études se sont penchées sur le sujet sans obtenir de résultats réellement concluants. Tout au plus, on a constaté que les personnes qui souffrent d’obésité sont souvent déprimées. Mais qui de l’oeuf ou de la poule a précédé l’autre ? Leurs idées noires peuvent être la cause ou la conséquence de leur obésité. Grignoter sans compter peut constituer une réponse apaisante face à une anxiété, une déprime ou un stress.

A partir des très nombreuses données de l’étude "Fleurbaix Laventie Ville Santé", les relations entre surpoids, obésité et dépression ont été examinées1. Le surpoids ou l’obésité ont été évalués en termes de tour de taille et d’Indice de Masse Corporelle (IMC = Poids/Taille2).

243 hommes et 291 femmes âgés de 30 à 67 ans ont répondu à un questionnaire permettant de calculer un score de dépression. Véritable échelle de la déprime2, ce score peut aller de 0 (pas déprimé du tout) à 60 (extrêmement déprimé). Selon ce test, les victimes d’une dépression vraie diagnostiquée par un médecin ont un score supérieur ou égal à 17 pour les hommes et 23 pour les femmes.

Résultats : Un quart des femmes en surpoids ou obèses est déprimé contre seulement 14 % des femmes de poids normal. Par ailleurs, le score de dépression augmente en fonction de l’IMC et du tour de taille. Chez les hommes, au contraire, les personnes en surpoids ou obèses ne sont pas plus déprimées que les autres : 16 % contre 19 % et le tour de taille est corrélé négativement au score de dépression.

Hommes-femmes inégaux sur la balance
Pour mieux comprendre cette inégalité hommes-femmes, les chercheurs ont étudié d’autres caractéristiques des participants ayant les scores de dépression les plus élevés. Ainsi plusieurs hypothèses se font jour :

Les hommes déprimés ont tendance à plus fumer. Outre des propriétés coupe-faim, la nicotine augmente les dépenses énergétiques de base de l’organisme. Cette "mauvaise habitude" pourrait ainsi expliquer leur prise de poids moindre, même s’ils ont un niveau d’études moins élevé. Rappelons que d’une manière générale, le niveau d’instruction semble important3 : les personnes ayant poursuivi des études supérieures au-delà du troisième cycle ont trois fois moins de risque de présenter une obésité, par rapport à celles qui n’ont pas le niveau BEPC ;
Les femmes obèses souffrent psychologiquement plus des conséquences de l’excès de poids et ont ainsi plus de raisons d’être déprimées. Elles ont globalement un niveau d’étude plus faible. Les chercheurs précisent également que la dépression se retrouve particulièrement chez les femmes dont l’obésité est associée à d’autres maladies ou qui rencontrent le plus de difficulté dans la vie du fait d’un niveau social plus faible.

Ces résultats semblent ainsi supporter l’hypothèse de l’homme "bon vivant", jovial et enveloppé. A croire que les kilos en trop rendent les hommes plus optimistes ? Et bien, cette image a récemment été mise à mal par une étude américaine4. Différents indicateurs de la santé mentale ont été étudiés (joie, santé mentale perçue, etc.) sur 1 739 retraités du comté d’Alameda. Résultats : les plus enveloppés ne sont pas les plus optimistes.

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