Cholestérol : attention patients à risques !

Actualité culinaire d'algérie

Cholestérol : attention patients à risques !

Qu’on se le dise : il n’y a pas de taux de cholestérol standard ! Pour les personnes ayant un risque cardiovasculaire important, les valeurs habituellement considérées comme normales sont encore trop élevées. Zoom sur la conduite à tenir et les traitements.

De nouvelles recommandations viennent de paraître afin de mieux préciser les objectifs du traitement à partir de quel taux est-il nécessaire de suivre un traitement pour faire baisser son cholestérol ? Il faut bien admettre qu’il est impossible de répondre simplement à cette question, car il n’y a pas de valeur "normale" du cholestérol. On sait que plus le cholestérol-LDL, c'est-à-dire le "mauvais" cholestérol, qui se dépose sur les parois artérielles, est bas et plus le risque cardiovasculaire est faible. Mais on ignore quelle est la valeur optimale pour qu’il y ait un bénéfice global sur la santé. L’indication d’un traitement est donc calculée individuellement, selon le risque cardiovasculaire de chacun. Si vous faites partie des personnes "à haut risque", les experts sont très stricts : il est souhaitable que votre taux de cholestérol-LDL soit en dessous de 1 g/l, c'est-à-dire inférieur à des valeurs considérées comme normales dans la population générale.

La prévention secondaire en question

Les spécialistes distinguent ainsi deux types de prévention, selon le niveau de risque :

La prévention primaire, qui s’adresse aux personnes ayant un risque cardiovasculaire faible ou intermédiaire. Le traitement est recommandé, dans ce cas, à partir de concentrations de cholestérol-LDL allant de 2,2 g/l, si l’hypercholestérolémie est isolée, à 1,9 g/l, 1,6 g/l, voire 1,3 g/l, selon qu’un ou plusieurs autres facteurs de risque sont associés.
La prévention secondaire, appelée ainsi car la maladie des artères coronaires a déjà commencé. Dans ce cas, le risque d’accident cardiovasculaire est élevé, ce qui justifie d’abaisser le taux de cholestérol-LDL en dessous de ce seuil de 1 g/l.
Auparavant, entraient dans cette dernière catégorie uniquement les personnes ayant des antécédents d’infarctus du myocarde ou d’angine de poitrine. Les dernières recommandations incluent également dans ce groupe l’ensemble des personnes ayant des antécédents d’accidents vasculaires liés à l’athérome, qu’il s’agisse d’accidents cardiaques, d’accidents vasculaires cérébraux ou d’artérite des membres inférieurs. Elles élargissent, de plus, la notion de prévention secondaire à des patients n’ayant aucun antécédent vasculaire, mais ayant d’autres facteurs de risque majeurs. Il s’agit :

Des personnes ayant un diabète de type 2, associé à une atteinte rénale, ou à deux des facteurs de risque suivants : être âgé de plus de 50 ans pour un homme et de plus de 60 ans pour une femme, avoir une hypertension artérielle (HTA), même traitée, fumer ou avoir arrêté depuis moins de 3 ans, avoir un parent au premier degré ayant eu un accident coronaire précoce (avant 55 ans chez les hommes et 65 ans chez les femmes), avoir un cholestérol-HDL (le "bon" cholestérol) inférieur à 0,40 g/l ou une microalbuminurie.
Les personnes ayant un risque supérieur à 20 % d’avoir un accident vasculaire dans les dix ans, selon une équation fondée sur l’ensemble des facteurs de risque.[pagebreak]
Médicaments d’emblée

Si l’on fait partie de ces catégories à risque élevé, un traitement s’impose donc dès que le cholestérol-LDL est supérieur à 1g/l, et ce traitement doit associer d’emblée médicaments et régime.

Le recours aux médicaments doit être le plus rapide possible. Il doit faire appel à une statine, sauf dans certains cas particuliers, notamment si les triglycérides sont élevées et le cholestérol HDL bas. Mais la prescription doit tenir compte du risque d’effets secondaires, en particulier musculaire (quelques cas exceptionnels de rhabdomyolyses ou destruction des muscles ont été signalés avec les fortes doses de statines), ce qui implique une surveillance et une adaptation en fonction de la tolérance de chacun. Si l’objectif reste, a priori, de baisser le cholestérol-LDL en dessous de 1 g/l, il doit être modulé de manière individuelle.

Veiller aux graisses…

Une modification des habitudes alimentaires est également nécessaire, mais elle doit être réaliste. Il ne s’agit pas d’avoir un régime restrictif, mais de modifier sa manière de cuisiner et de manger, notamment en diminuant sa consommation de graisses saturées (beurre et produits laitiers entiers, oeuf, viande grasse), au profit des graisses mono et polyinsaturées, d’origine végétales. Il est important d’augmenter sa consommation d’oméga 3 en consommant davantage de poisson et en cuisinant avec de l’huile d’olive ou de colza, sans oublier de manger des fruits et légumes, riches en fibres et en vitamines. L’alcool n’est pas interdit, à condition de ne pas dépasser deux verres par jour chez la femme et trois chez l’homme.

…et faites de l’exercice

Maigrir est important, en cas de surcharge pondérale, mais perdre quelques kilos et, surtout, ne pas regrossir ensuite, suffit à améliorer son profil lipidique et réduire son risque cardiovasculaire. Les spécialistes insistent également sur les effets bénéfiques de l’exercice, qui diminue les facteurs de risque, et recommandent 30 minutes de marche rapide quotidienne. La correction des autres facteurs de risque, en particulier diabète, tabagisme et hypertension, est bien sûr indispensable.

Les nouvelles recommandations fixent donc des objectifs plus stricts et élargissent ainsi le nombre de patients requérant une baisse du LDL-c en dessous de 1 g/l. Elles sont fondées sur des études récentes, qui ont également l’intérêt de démontrer que le traitement des dyslipidémies diminue non seulement le risque d’accident cardiaque, mais aussi celui d’accident vasculaire cérébral, et que ses bénéfices s’étendent à des groupes auparavant peu étudiés, comme les femmes ménopausées et les personnes âgées de 70 à 80 ans.

Dr ChantalGuéniot

Sources : Nouvelles recommandations, Afssaps, mars 2005

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