Ces Françaises qui ne grossissent pas, comment font-elles ?

Actualité culinaire d'algérie

Ces Françaises qui ne grossissent pas, comment font-elles ?

Ce livre, écrit par une Française pour des Américaines, a fait le tour du monde avant d'être publié ce mois-ci en France. Son auteur, Mireille GUILIANO, vit aux Etats-Unis depuis 30 ans et dirige la filiale américaine des champagnes Veuve Clicquot. Elle nous livre enfin dans notre langue son récit autobiographique et sa méthode personnelle pour perdre du poids et rester mince tout en évitant les frustrations. E-santé l'a rencontrée.

Comment expliquez-vous le succès de votre livre outre-Atlantique ?



Mon livre est arrivé à un bon moment. Ces dernières années, les Américaines ont essayé toutes sortes de régimes loufoques avec pour résultat, au mieux, une perte de poids suivie d'une reprise équivalente, voire bien plus. Un ras-le-bol généralisé des régimes accompagné d'une certaine psychose autour des effets secondaires (carences nutritionnelles, impact sur les dents) ont créé un environnement favorable à l'accueil de mon histoire. N'étant pas professionnelle de santé, je ne proposais pas un énième livre de régime mais un témoignage personnel. Je m'adressais à des femmes comme vous et moi, avec 5 à 10 kilos en trop. J'étais l'une d'entre elles et cela a plu.




Quels sont les points communs entre les Américaines et les Françaises sur le plan de l’alimentation ?

On voit apparaître en France les mêmes travers caractéristiques des Etats-Unis… A chaque fois que je rentre en France, je suis frappée de voir autour de moi de plus en plus de personnes corpulentes, en particulier parmi les enfants. Les rythmes de vie se ressemblent : course professionnelle et vie familiale menées de front, engendrant course après le temps, stress, fatigue. Schématiquement, on remplit le réfrigérateur et on se nourrit - vite -, parfois en faisant autre chose.

Les enfants sont de plus en plus sédentaires et mangent au-delà de leurs besoins. S'ils sont seuls après l'école, ils se servent dans le réfrigérateur et mangent devant la télévision. Le soir, un plat préparé sorti du congélateur fait l'affaire.


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Il y a quand même des différences … ?

Les Américaines cuisinent très peu, même quand elles ont le temps, et ont beaucoup plus recours au plat préparé industriel. C'est une différence culturelle, les Françaises reçoivent plus à la maison leurs amis le week-end, elles associent davantage le fait de cuisiner à la convivialité et au plaisir.

Autre différence : aux Etats-Unis, tout le monde mange tout le temps ! Dans les transports, dans la rue, au bureau, la tentation est partout. Je connais beaucoup de femmes qui arrivent au bureau le ventre vide, se jettent sur les viennoiseries au bureau et grignotent toute la journée. D'autres sautent le repas de midi et mangent l'après-midi en travaillant ou en téléphonant… En France, la culture des 3 repas est heureusement encore bien ancrée dans les habitudes.

Côté régime, les Américaines semblent aussi plus excessives que les Françaises ! Elles n'hésitent pas à s'engager dans des régimes draconiens, pleins de frustrations, et à la première entorse, craquent complètement et perdent le contrôle pour un moment. Elles n'ont pas le réflexe de compensation immédiate et c'est cela, entre autres, que j'explique dans mon livre.




Justement, quelle est la base de votre méthode ?

Il ne s'agit pas d'une méthode à proprement parler mais de principes simples relevant souvent du bon sens.
- D'abord, noter tout ce qu'on mange pendant trois semaines, ensuite repérer ce que j'appelle "ses ennemis" et voir ce que l'on peut modifier dans son alimentation avec un minimum de frustrations.
- Privilégier les poireaux sous forme de cure au départ et régulièrement ensuite.
- Contrôler ses ennemis : en cas d'excès, compenser immédiatement au repas suivant si on prévoit un repas à risques le soir, manger léger à midi.
- Partager ses ennemis avec son voisin (si on est au restaurant par exemple).
- Privilégier la qualité sur la quantité, par exemple s'autoriser un morceau de bon chocolat de temps en temps et le savourer.
- Ne pas sauter de repas.
- Manger dans un état de "non stress", cela permet de faire attention à ce qu'on mange, de se concentrer sur ses sensations de satiété et de plaisir ; surtout ne pas manger en faisant autre chose (téléphone, travail…).
- Cuisiner d'avantage soi-même, aller au marché, acheter des fruits et des légumes de saison, penser menu plutôt que plats (prévoir plusieurs petits plats dans le repas), réduire ses portions.
- Manger de tout, miser sur la variété, sur la couleur, la mise en scène.
- Ne prendre qu'un morceau de fromage lorsque passe un plateau de fromages …
- Privilégier les yaourts, si possible faits maison.
- Et bien sûr, boire beaucoup d'eau et bouger.

Vous voyez, ce sont des principes simples qui reposent sur une maîtrise de son alimentation et sur l'acceptation et le contrôle des plaisirs de la table.




Pensez-vous que les Françaises accueilleront votre livre de la même façon que les Américaines ?

Ce livre n'était pas destiné aux françaises au départ, mais devant son succès partout dans le monde, y compris dans des pays à vocation gastronomique comme l'Italie, et étant donné les problemes de surpoids qui augmentent, je me suis dit qu'il était bon de rappeler aux Francaises quelques règles faciles...ou de permettre aux plus jeunes de les (re) decouvrir.
Ce qui leur plaira également, ce sont les souvenirs d'enfance, l'évocation des repas de famille, de la convivialité, la place accordée à notre culture gastronomique et à ses plaisirs, le tout agrémenté de nombreuses recettes très simples à faire en un minimum de temps.


Source: de Mireille GUILIANO

Recettes aléatoires